le 21/06/2021
Le jeudi 15 juin, les élus du CSE, toutes tendances confondues, ont rejeté d’une même voix le projet de « relance » concocté par la Direction de Canon France. Ils ont, de la même façon, désapprouvé le PSE proposé par la DRH à l’issue d’un simulacre de négociation tout à fait révoltant et dénoncé la dégradation des conditions de travail qui en découlera forcément.
Au travers trois avis rendus par le CSE, les élus ont manifesté leur scepticisme quant à une supposée menace qui pèserait sur la compétitivité, voire la pérennité de l’entreprise. Ils ont constaté les incohérences d’un projet qui voudrait augmenter les parts de marché de Canon France tout en diminuant fortement les moyens pour y parvenir ; un projet par lequel Canon abandonne ses clients les plus rentables à des filiales pas, ou peu, implantées dans certains territoires ; un projet qui, au mieux, ne permettrait un hypothétique retour sur investissement que dans 5 ans.
Vos élus ont également fustigé un projet de PSE qui n’est ni à la hauteur des attentes du personnel ni au niveau d’un groupe tel que Canon. Ils critiquent l’interdiction faite à de nombreux salariés de se porter volontaires au départ, ce qui augmentera les risques de licenciements contraints pour les collaborateurs occupant des postes supprimés. Vos élus dénoncent aussi le « droit de véto » que se réserve la Direction pour refuser, selon son bon vouloir, les demandes de départ dans le cadre du PDV. Vos élus s'opposent aux critères d’ordre très contestables qui seront appliqués pour apprécier les candidatures. Ils s'insurgent également contre des critères d’ordre de licenciement qui survalorisent les EAE, dont l'objectivité est parfois très discutable. Ils protestent enfin contre l’étroitesse des catégories professionnelles retenues et l’application de périmètres d’application variables selon les salariés concernés.
Les membres du CSE s’inquiètent, par ailleurs, des conséquences du projet en matière de santé, sécurité et conditions de travail pour les collaborateurs « survivants » ; ils estiment que la menace d’augmentation des risques professionnels n’a pas été prise en compte. Vos élus considèrent que l’évaluation des risques engendrés par ce projet est faussée et qu’elle ne s’appuie sur aucune donnée objective. Un nombre très élevé de suppressions de postes est déjà, en soi, générateur de risques, pourtant aucun plan d’action concret pour prévenir ces risques n’a été établi.
Malgré une condamnation unanime des membres du CSE, et le refus des trois Organisations Syndicales de signer un accord de PSE dans ces conditions, l’entreprise a tout de même pris la décision de mettre en œuvre son projet dans les plus brefs délais. Une demande d’homologation de la décision unilatérale de l’employeur a été envoyée à la DRIEETS. Si l’inspection du travail valide ce projet en l'état, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi 2021 devrait ressembler à cela... alors « bonne lecture » :
Envie de faire changer les choses ???